1924 : Conversion — Madeleine Delbrel

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1924 : Conversion

‘Éblouie par Dieu’, elle se convertit, suite à la rencontre d'étudiants chrétiens.

A l’instigation de l’abbé Jacques Lorenzo, elle s’engage dans le scoutisme et auprès des plus pauvres, puis entreprend des études d'assistante sociale.

1923 - Premier choc

La jeune fille connaît un premier choc lorsque Jean, avec qui on la voyait fiancée, s'éloigne brusquement pour entrer chez les dominicains.
Rencontre d'étudiants chrétiens, elle se pose des questions sur Dieu et écrit beaucoup.

Au cours de l'année 1924 un 2ème drame surgit dans la vie de Madeleine avec la cécité de son père.

Madeleine raconte elle-même cet épisode de sa vie en 1957 en annexe de son livre " Ivry, ville marxiste, terre de mission."

 

" Jusque-là, je n'avais autour de moi que très peu de chrétiens. (… ) Mes camarades, au contraire ne posaient, et brutalement, que les difficultés posées par une foi. Oui, ils étaient fort à l'aise dans tout mon réel ; mais ils amenaient ce que je devais bien appeler " leur réel ", et quel réel ! (…)
A les rencontrer souvent pendant plusieurs mois, je ne pouvais plus honnêtement laisser non pas leur Dieu mais Dieu dans l'absurde. C'est alors que ma question s'est métamorphosée ; alors aussi que, pour être fidèle à mon anti-idéalisme, je modifiai ce que je pensais être une attitude de détail dans ma vie. Si je voulais être sincère, Dieu n'étant plus rigoureusement impossible ne devait pas être traité comme sûrement inexistant.
Je choisis ce qui me paraissait le mieux traduire mon changement de perspective : je décidai de prier. L'enseignement pratique de ces quelques mois m'avait d'ailleurs fourni cette idée un jour où, à l'occasion d'un tintamarre quelconque, on avait évoqué Thérèse d'Avila, disant de penser silencieusement à Dieu pendant cinq minutes tous les jours. "

(p.251, éditions du Cerf, Foi Vivante, 1970, réédité par Desclée de Brouwer en 1995 ( voir p. 203 )

29 mars 1924 - Conversion.

Je décidai de prier. (…) Dès la première fois je priai à genoux par crainte, encore, de l'idéalisme. Je l'ai fait ce jour-là et beaucoup d'autres jours et sans chronométrage. Depuis, lisant et réfléchissant, j'ai trouvé Dieu ; mais en priant j'ai cru que Dieu me trouvait et qu'il est la vérité vivante, et qu'on peut l'aimer comme on aime une personne. "

 

(p.251 éditions du Cerf, Foi Vivante, 1970 - p.203 éd 1995)

1926 - Paroisse Saint Dominique.

Rencontre avec l'abbé Lorenzo qui va l'aider dans cette vie chrétienne retrouvée.
Sa seule certitude est de faire connaître et aimer ce Dieu qui l'a éblouie.
Elle pense toujours à faire une carrière littéraire et pense aussi entrer au Carmel.
Prix Sully Prud’homme pour son recueil de poèmes « La Route ».
 

 « Excuse ce petit mot hâtif mais il vient de m’arriver une agréable chose. Le jury du prix Sully-Prudhomme vient d’attribuer à mon manuscrit « La Route » ce prix qui s’élève cette année à 8000 francs.
Comme tu peux le penser j’en suis très heureuse mais comme je me décide à me lancer carrément dans cette voie, je suis littéralement accablée de visites et de démarches de toutes sortes (14 visites par jour !) et de lettres de remerciements ! … »


(Lettre à Louise Salonne, 18 juillet 1926, « Eblouie par Dieu », corr. vol. 1, p69, mars 2004, éditions Nouvelle Cité.)