1924 - LA CONVERSION DE MADELEINE — Madeleine Delbrel

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1924 - LA CONVERSION DE MADELEINE

RETOUR SUR LA SOIRÉE DU 20 MARS. Nous avions un peu anticipé le centième anniversaire de la conversion de Madeleine. Car la date du 29 mars 1924 nous plaçait, en 2024, au soir du Vendredi Saint ! Aussi nous sommes nous donné rendez-vous au 11 rue Raspail mercredi 20 mars 2024, jour de la sortie en librairie de "Viens à moi, le désert est un immense appel".

  

Nous nous retrouvâmes une cinquantaine d’amis de Madeleine, de fraiches et de longues dates, dans la salle Ibéry au fond du jardin. Rendez-vous à 18h30. Hélène Chapoulet, notre éditrice anima une soirée printanière à plusieurs voix. L’introduction bien sentie de Bernard Pitaud ouvrit la marche : le livre fait le point sur un événement majeur de la vie de Madeleine, sa conversion. Une conversion, c’est un peu comme un mystère : en explorant méthodiquement les écrits et les témoignages à ce sujet, on avance dans la connaissance. Mieux même, une relation se développe avec Madeleine par le chemin et l’encouragement qu’elle indique. Mais le mystère demeure et se creuse davantage au fil du temps, comme une vitalité qui se déploie et échappe au fur et à mesure qu’elle nourrit.

   Puis, nous entendîmes « Appel » un des poèmes qui précéda le 29 mars, dédié au « Voyageur de par-delà les horizons ». La musique des mots en dit autant que leur sens, particulièrement en ces jours où le combat spirituel de Madeleine entrait dans une phase décisive. Ensuite, trois d’entre nous prêtèrent leurs voix à trois de ses contemporains : Hélène Jüng, amie de jeunesse, Jean Reverdy, supérieur hiérarchique dans les services sociaux et Yolande Guilloux, jeune résistante communiste (extraits choisis parmi les vingt-et-un témoignages publiés dans le livre). Puis, comme autant de belles promesses d’avenir, trois personnes, chacune à leur manière, nous exprimèrent leur lien personnel à Madeleine : Françoise Mathieu, une de ses filleules ; Dany, de la famille Guelfi, qui vécut au 11 du temps de Madeleine et aussi après sa mort ; et Anne Péchenart, une des petites cousines de Madeleine.

   Il y eut aussi à voir ce soir-là, car Michèle Rault, aidée des services techniques de la mairie, avait préparé une vitrine d’exposition dont vous trouverez la présentation dans l’article ci-joint. Nous avons ainsi profité du 20 mars pour montrer que nous disposons d’un patrimoine vivant.

   Puis, Stéphanie Lefebvre chanta « Tu vivais et je n’en savais rien », incitation à suivre Madeleine dans sa prière au soir de sa vie, comme si sa conversion était encore toute fraiche et palpitante d’amour.

   Brève et forte soirée avant que Stéphane Aulard, président, nous invite à prendre bonne note des événements futurs de l’association, en particulier le vendredi 11 octobre soir à la Cathédrale de Créteil et le forum, à l’Ascension 2025.

  

   Il ne resta plus aux deux auteurs qu’à se laisser embarquer dans un flot de demandes de dédicaces auxquels ils répondirent avec application.

Gilles FRANCOIS

 

TÉMOIGNAGE DE KRYSTINA WROBLEWSKA, UNE AMIE POLONAISE DE MADELEINE

   « Madeleine ne parlait pas de l’amour, en général, et n’aimait pas employer de grands mots. Dans sa parole comme en toute sa personne, rien ne pesait à l’entourage ; tout en elle était délicat et léger, d’une légèreté d’une grande maîtrise. Petite, mince, très vivante, pleine d’humour et d’un charme particulier, même à l’âge de soixante ans, elle donnait l’impression de quelqu’un de très jeune, parfois même d’un enfant. Un rien du tout lui faisait plaisir et elle s’intéressait à toute chose. Pleine d’esprit, observatrice, sensible, elle aimait le mouvement, la richesse de la vie. Elle préférait rencontrer un ami dans un café, dans une des boîtes du quartier latin que dans le parloir d’un couvent. Elle « chatoyait » intérieurement, liant avec une grande facilité des contacts avec les gens de tous les milieux : avec les artistes et les scientifiques comme avec les gens pas instruits, aussi et en premier lieu avec les mutilés moraux et mentaux ».

Viens à moi, le désert est un immense appel, Nouvelle Cité, p. 150

 

LA VITRINE

À l’occasion de la présentation du dernier livre de Gilles François et Bernard Pitaud, des pièces d’archives ont été sorties de leur carton pour les montrer au public. Les documents présentés, tous en lien avec l’objet du livre, ont été scrupuleusement étudiés par les deux auteurs pour y relever les traces du cheminement de Madeleine Delbrêl. Il s’agit notamment de poèmes écrits dans de grands cahiers bleus par la jeune poète dans les années 1920. Voir dans sa matérialité, le tapuscrit du texte « Dieu est mort… vive la mort » raturé puis modifié de la main de Madeleine Delbrêl, a provoqué un vif intérêt autour de la vitrine ainsi que la découverte du manuscrit du « Désert », écrit le 29 mars 1924, date de sa conversion. Les pages de son missel surlignées ont aussi suscité beaucoup de curiosité. Ce rapport au document, à la fois sensible et instructif, a suscité des questions et provoqué des échanges interactifs. L’envie est également venue, aux participants de la rencontre, de photographier ces originaux pour en garder une trace numérique. Une première expérience de contact avec l’archive qui en appelle d’autres !

Michèle RAULT