LE RETOUR DES ARCHIVES — Madeleine Delbrel

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LE RETOUR DES ARCHIVES

Si les archives reviennent, c’est qu’elles étaient parties ! Durant dix ans, elles furent à l’abri au Centre National des Archives de l’Eglise de France (CNAEF) que nous remercions vivement pour le service rendu. Dix ans entre le temps du soin attentif que Christine de Boismarmin, Guitemie Galmiche, Suzanne Perrin et tous les membres des équipes Madeleine Delbrêl leurs portaient, et celui du déploiement actuel de la vie au 11 rue Raspail qui offre un retour dans un cadre vivant et sécurisé.

   S’il faut les présenter de façon simplifiée, il y a principalement trois archives : celles de Madeleine, celles de La Charité et celles de l’Association des Amis. Pourquoi les garder à proximité sinon parce que, avant même le décès prématuré de Madeleine, elles avaient du sens et leur vitalité propre. Elle-même c o n s e r v a i t p o u r retravailler, pour répondre, pour retrouver un dialogue, une recherche et la reprendre. Christine de Boismarmin, mais aussi Hélène Spitzer, et encore Jean Durand, l’ami fidèle, et le père Jean Gueguen, étaient très conscients d’enjeux qui débordaient le petit groupe et ses amis.

   Car il y a chez Madeleine et avec les personnes qui partageaient son quotidien un geste pionnier, à la fois ferme et plein de questions, sûr et hésitant dans la trop grande lumière – « J’avais été et je suis restée éblouie par Dieu », disait Madeleine – dont on trouve la trace au long des écrits, mais aussi des photos, des enregistrements sonores, etc. Y recourir inspire aujourd’hui, car la précision des références rend libre pour bâtir sans dépendre exclusivement de premiers lecteurs et éditeurs, si bons et si grands soient-ils.

   Précisons que Madeleine avait légué ses archives à la responsable de La Charité qui serait élue après elle. Puis, Suzanne Perrin, la dernière en titre, en fit don au diocèse de Créteil, ce qui offre une garantie institutionnelle pour les temps futurs. Cela engage aussi la responsabilité de l’Association des Amis qui cherche à développer un pôle de compétences et de bénévolat, garanti par une union amicale et motivée.

 

  Je suis frappé du dynamisme qui a pu se maintenir au fil des années. Lorsque Bernard Pitaud, mais aussi Luciano Luppi, Katja Boehme, Annette Schleinzer et bien d’autres venaient, c’était Christine ou bien Guitemie qui leur ouvraient ce qui était alors une grande armoire familiale où étaient rangés les cartons d’archives. Puis, longtemps appuyée sur Guitemie, Cécile Moncontié prit le relais, mettant sa retraite de professeur à disposition pour apprendre puis exercer le métier d’archiviste. Durant vingt ans, avec une équipe de bénévoles, elle travailla à la fois à la conservation, au classement des documents et à leur préparation pour la publication des OEuvres Complètes. Bernard Pitaud et moi-même bénéficions encore de son immense travail en nous employant à mener à bien la publication de la Correspondance (le volume III, 1957 et 1958, est en cours ; publication, nous l’espérons, au premier trimestre 2025).

   Aujourd’hui, depuis bientôt un an, Michèle Rault, amie de longue date et jeune retraitée des archives de la Mairie d’Ivry, prend le relais avec la même passion que Cécile et avec, en plus, une culture archivistique et de nouvelles compétences dont nous bénéficions déjà beaucoup !

   Un mot encore : devinez quels sont les trois premiers documents classés ?

  1. : « Dieu est mort, vive la mort » ;
  2. : « Tu vivais et je n’en savais rien » ;
  3. : « Nous autres gens des rues ».

 

   Puis, suivent 170 cartons dans lesquels nous sommes loin d’avoir fini de faire des découvertes au fil des classements et des nouvelles recherches.

Gilles FRANCOIS